samedi 29 novembre 2008

Les ronces

Ah, les ronces ! Dans notre imaginaire, elles ont une place très importante.
Autant il y a des plantes dont on ne connait pas le nom – je veux parler de ces plantes discrètes qui ne possèdent qu’un nom scientifique en latin – autant certaines autres parlent à notre imagination.

Les ronces, ce sont des végétaux agressifs, qui piquent, qui griffent, qui mordent même pourrait-on dire. Les ronces constituent souvent une barrière sauvage et inextricable qui s’est mise en place au cours du temps sur les lieux abandonnés par les hommes. Le château de la Belle au Bois Dormant, dont le sommeil dura un siècle, selon la légende, était entouré de ronces. Mais cette barrière roncière est naturelle, elle n’a rien à voir avec les barricades qui évoquent un aspect artificiel et urbain. Le Prince Charmant dut se tailler un passage à coup d’épées dans ce roncier pour parvenir jusqu’à la Belle et la réveiller par un baiser.
Et puis les ronces ont aussi un côté sauvage, indompté : il y a quelque chose de libre chez la ronce.

Voilà un certain nombre de raisons qui expliquent pourquoi les ronces peuvent symboliser les obstacles plus ou moins inconscients qui se dressent sur notre chemin.
Pour en venir à des considérations plus terre à terre, le genre Rubus, qui appartient à la famille des Rosacées, est assez compliqué, d'autant plus qu'il existe de nombreux hybrides entre les espèces. On distingue les différentes espèces d'après l'aspect des rameaux de l'année et la forme de leurs aiguillons, ainsi que la couleur des pétales et le nombre de folioles des feuilles.



Dans certaines espèces, les rameaux, arqués, s'enracinent à l'automne dans le sol par leur extrémité (flèches sur la photo).




Les fleurs, à 5 pétales, sont de couleur rose ou blanche.



Le fruit est une baie généralement noire à mâturité (mais rouge pour le framboisier)




Certaines espèces ont des feuilles à 3 folioles.



D'autres en comptent 5.





D'autres ont des formes intermédiaires : les folioles du bas ne sont pas complètement divisées.

Le framboisier





Rubus Idaeus L. Fruit rouge.

Feuilles à 3-7 folioles, blanches en dessous.


Tiges dressées de couleur rougeâtre, à nombreux aiguillons, grêles. Floraison de mai à juillet, montagnes jusqu'à 2200 mètres.

Les ronces (suite)

Dans cette série, les rameaux sont couverts d'aiguillons très inégaux, passant vers l'extrémité à des soies munies de glandes.

La ronce bleue


Rubus coesius L. La plante ressemble un peu à un framboisier, avec des tiges assez grêles.


Elle a des feuilles à trois folioles, tombant l'hiver, des fleurs blanches et des fruits d'un noir bleuâtre, mats.


Rubus rudis Weihe présente des aiguillons très dissemblables, de très petits mêlés à de très forts. Pétales larges et ordinairement roses.


Rubus hirtus Waldst & K a des rameaux cylindracés, des aiguillons très grêles , des feuilles à 3 folioles, des fleurs blanches à pétales étroits.


La feuille de Rubus hirtus est verte en dessous (foliole retournée à gauche sur la photo) avec des stipules* très étroites.


Rubus Schleicheri Weihe a les mêmes caractéristiques mais ses aiguillons grêles sont mêlés à quelques-uns élargis à la base, des fleurs blanches.

Les ronces (fin)

Dans cette série, les ronces ont des rameaux de l'année plutôt anguleux, munis d'aiguillons sensiblement égaux.
Les rameaux sont glabres ou velus selon les espèces.


Rubus vestitus Weihe & N. Les rameaux arqués, un peu velus, retombent vers le sol et s'y enracinent à l'automne par leur extrémité. Fleurit en juin-juillet.


Ronce à feuille d'Orme Rubus ulmifolius Schott. Ses tiges sont glabres et ses feuilles sont tomenteuses blanchâtres en dessous. Pousse en bords de bois, haies, buissons, fleurit de mai à août.
Ronce à grandes feuilles Rubus macrophyllus Weihe & N. Ses feuilles sont vertes en dessous. Pousse dans les clairières ou en bordure de bois, fleurit en mai.

Les sanguisorbes

Les sanguisorbes appartiennent à la famille des Rosacées. Mais leur fleur ne ressemble pas beaucoup à une rose...

La pimprenelle

Sanguisorba minor. C'est une petite plante vivace, qui se trouve dans les prés et les terrains rocailleux.

Ses feuilles sont pennées* avec 4 à 12 paires de folioles.



Ses fleurs sont groupées en capitules. Les fleurs femelles à style rouge s'ouvrent d'abord au sommet du capitule ; puis les fleurs mâles à étamines jaunes vers la base. Floraison de mai à septembre.

samedi 22 novembre 2008

Les sorbiers

Les sorbiers sont des arbres de la famille des Rosacées.

Le sorbier des oiseaux


Sorbus aucuparia, c'est un petit arbre que l'on trouve dans les bois, de préférence sur des sols calcaires.

Fleurs blanches, groupées en ombelles.

Ses feuilles sont pennées*, à 11-17 folioles.

Son nom vient du fait que ses fruits d'un rouge-orangé vif attirent les oiseaux.

Symbolique :

Le Sorbier est l'arbre de vie ou "donneur" de vie. Familièrement on l'appelait " le sorcier". Les baies du Sorbier des oiseaux étaient la nourriture des dieux. C'est un talisman contre la foudre et, par extension, contre les sortilèges.
Il était magique pour les Celtes et les Germains. La "main de sorcière", utilisée pour découvrir les métaux était toujours en Cormier. Le fouet au manche de Sorbier permettait de dompter les animaux ensorcelés. Les agneaux devaient passer dans un cercle en Sorbier dès leur naissance et un bâton de même essence était planté au milieu des pâturages pour protéger les troupeaux.
On le trouve en abondance autour des cromlechs ou des lieux où se pratiquait la divination. Le mois du Sorbier du calendrier celte inclut la fête de la Chandeleur, au 2 février. C'est une fête du feu et de la lumière. Le Sorbier des oiseleurs est lié à l'idée de deuil, dont la couleur était le rouge en Bretagne et en Grèce dès le néolithique.

L'alisier torminal



Sorbus torminalis : d'une hauteur de 5 à 15 m, il préfère les sols frais.


Il présente des feuilles entières fortement dentées, glabres sur les deux faces. Fleurs blanches en corymbes.

dimanche 16 novembre 2008

Les gaillets

Les gaillets font partie de la famille des Rubiacées. Ils se caractérisent par leur tiges non rigides, souvent appuyée sur la végétation, leurs feuilles disposées en verticilles et leurs fleurs à 4 pétales.

Le gaillet commun


Gallium mollugo L. Vivace, variable, tiges carrées, lisses. Feuilles elliptiques, terminées par une petite pointe.

Les fleurs, de couleur blanche, sont disposées en panicule lâche. Floraison de juin à septembre. Le gaillet commun pousse dans les prés, les haies.

Le gaillet négligé


Gallium neglectum Le Gall. Tiges couchées-étalées à la base, feuilles courtes (de 3 à 8 mmm), poussant en sables maritimes de la façade océanique de la France.


Fleurs blanc-jaunâtre, en panicule assez serrée.

vendredi 14 novembre 2008

Les gaillets (suite)

Le gaillet gratteron

Galium aparine L. Moyen à grand, ses tiges s'appuient sur la végétation voisine. Ses tiges carrées et ses feuilles sont garnis de petits aiguillons renversés, et la plante s'accroche facilement au pelage des animaux et aux vêtements, ce qui lui permet de se disséminer.

Les feuilles sont verticillées par 6-8. Les fleurs à 4 pétales sont blanches et fleurissent de mai à septembre.


Fruit gros, verruqueux, hérissé de poils crochus. Haies, buissons, bords des champs.

Le gaillet des marais


Galium palustre L. petit à moyen, glabre, ses tiges peu robustes s'appuient sur les plantes voisines. Ses feuilles sont verticillées par 4-5.



Fleurs blanches à 4 pétales. Fleurit de juin à août. On le trouve dans les endroits humides ou au bord des étangs.



Galium Hercynicum Weigel. plante gazonnante, fleur blanche fleurissant de juillet à août, pousse en montagne (400 à 1500 m)

Les gaillets (fin)

Le gaillet jaune

Galium Verum L. Plante vivace dont les tiges courent sur le sol. Les feuilles sont linéaires, vertes, verticillées par 8-12.
Les fleurs à 4 pétales de couleur jaune sont regroupées en panicule dressée. Il fleurit de juin à septembre. On le trouve dans les endroits herbeux secs.

Le gaillet croisette

Galium cruciata L. Petit, vivace, mollement velu, avec des feuilles elliptiques verticillées par 4.

Fleur jaune pâle à 4 pétales, en verticilles à l'aisselle des feuilles. Fleurit de mars à juin. On le trouve dans les prés, les clairières, sur calcaire.

jeudi 13 novembre 2008

Autres plantes ressemblant au gaillet

Les aspérules

De la même famille que les gaillets, les Rubiacées, les aspérules ont des feuilles verticillées* ; mais, contrairement aux gaillets, leurs fleurs ont une corolle en tube plus ou moins allongé.




L'aspérule odorante, Asperula odorata L. a des feuilles lancéolées, verticillées par 6 ou 8. On la trouve dans les bois frais, souvent en compagnie des hêtres.



Les fleurs blanches à 4 pétales sont disposées en grappes. L'aspérule fleurit de mai à juin.

Les garances

Les garances ont un fruit charnu, formé de une ou deux baies noires.




La garance voyageuse, Rubia peregrina L. est une plante dont les tiges, rampantes, s'accrochent à la végétation comme des lianes. La tige à 4 angles comporte des piquants qui la rendent rude au toucher. Elle fleurit en juin-juillet. On la rencontre dans la moitié sud de la France.

Une espèce proche, la garance des teinturiers, Rubia tinctorum L., a été cultivée pour le colorant rouge contenu dans sa racine : il servait à teindre les pantalons des fantassins français et les les étoffes dont on faisait les fez des Turcs. Cette plante est récoltée pour ses propriétés médicinales : la racine une fois séchée peut être utilisée en décoctions ou dans des préparations pharmaceutiques pour réduire la formation des calculs du rein ou de la vessie. En effet le principe actif contenu dans la racine non seulement décompose les calculs, mais relâchent la contraction musculaire des organes urinaires, ce qui en favorise l'élimination.

Les rubéoles



La rubéole des champs, Sherardia arvensis L. est une plante annuelle aux tiges plus ou moins couchées aux feuilles verticillées par 6-8.



Les fleurs de couleur rose ou lilas sont groupées en tête, formant un capitule entouré de bractées foliacées. Elle fleurit de mai à septembre.

mardi 4 novembre 2008

Les saules

Le Saule évoque pour moi un être doux, sensible. Savez-vous que le saule pleureur est un des seuls arbres à exprimer ses sentiments en public ? D’ordinaire, les arbres sont assez discrets, on ne les voit pas souvent s’adonner à de grandes démonstrations.
Encore que, toute réflexion faite, cela reste à discuter...
Le saule, lui, n’a pas cette pudeur : on peut le surprendre parfois dans une attitude de supplication ou dans une tristesse recueillie, pensif, penché au bord d’un étang.

On rapporte qu'autrefois, une croix faite avec deux rameaux de Saule, que l'on jetait dans l'eau d'une source sacrée, permettait de connaître l'imminence ou non de sa mort. Si la croix flottait, c'était l'annonce d'une mort certaine dans les mois suivants. Celle-ci était cependant éloignée si la croix coulait; plus éloignée encore si elle atteignait rapidement le fond de l'eau. Le phénomène apparaît toutefois contradictoire quant à la mort associée à la flottaison plutôt qu'à la disparition de la croix. (Légende citée par Pierre-Emile Rocray, ingénieur forestier de Montréal)

Le Saule est un arbre qui a inspiré de nombreux peuples du monde ; c'est l’arbre de la Lune, de la Femme, et de l’Eau.

Pour les Grecs anciens, c'était l’arbre auquel était suspendu le berceau de Zeus sous la surveillance de sa nourrice Itéa (Itéa signifie "le Saule"). Il est également associé à Hécate la sorcière, Circé la magicienne, Héra et Perséphone, toutes représentantes de la mort de la triple déesse Lune.

En Lituanie, Blinda, déesse de la fécondité, fut métamorphosée en Saule.

En Extrême Orient, le saule est le symbole de l’immortalité, puisqu’un rameau de Saule planté en terre renaît à la vie. La cité des Saules, le Mou-yang-tchen, en Chine, est le lieu même de l’immortalité.

A Lhassa, au Tibet, le sanctuaire principal est au milieu d’une plantation de Saules. Cet arbre est l’Arbre de Vie ou l’Arbre central. On sait que Lao Tseu méditait à l’ombre de son feuillage où il fonda le Taoïsme et y rencontra Confucius, au Ve siècle av. J.C.

Pour les Juifs, le Saule est l’arbre de Yahvé ; pendant la fête des Tabernacles ou fête des Tentes (Soukkot), la tradition demandait de vivre sous des tentes faites avec des feuillages de quatre arbres, dont le Saule, les autres étant l'Olivier, le Myrte, le Palmier et des arbres touffus.

En anglais deux mots désignent le Saule : Willow ou Withe, alors que l’osier se dit Wicker. La même racine se retrouve dans le mot Witch, la sorcière. C’est avec un brin d’osier que les sorcières nouaient les ramilles de Bouleau de leur balai au manche de Frêne.

Botaniquement, les saules sont des arbres et arbustes de formes très variées, qui appartiennent à la famille des Salicacées.


Le saule blanc


Salix alba L. Arbre qui peut atteindre 15 à 20 m, poussant plutôt en sols humides, aux feuilles lancéolées dentelées.

Les fleurs mâles sont regroupées en chatons dressés qui apparaissent un peu avant les feuilles, très décoratifs avec les filets blancs des étamines capuchonnées de jaune.



Les fleurs femelles donnent des graines entourées de filaments cotonneux qui s'envolent au vent.

Le saule Marsault

Salix caprea L. Ce saule a des feuilles plus arrondies et blanchâtres en dessous. Il fleurit en mars-avril. On le trouve dans les bois humides.

Le saule pleureur

Salix babylonica L. Arbre au port pleureur qui atteint 8 à 10 m de hauteur. Introduit d'Asie il y a plus de 300 ans, on le trouve dans beaucoup de jardins au sol léger frais et humide. Rameaux pendants très longs, feuilles lancéolées très pointues.




Son tronc, dont l'écorce grise est profondément fissurée, peut prendre des dimensions importantes.