dimanche 14 décembre 2008

Les arbres en hiver

J’aime me promener dans la forêt en toute saison et contempler les arbres ; ils nous offrent un spectacle sans cesse renouvelé. Contrairement aux apparences, la forme de l’arbre n’est pas constante et immuable, elle change et évolue constamment... mais évidemment son échelle de temps n’est pas la nôtre !

L’avez-vous déjà remarqué ? On peut souvent avoir une idée de l’espèce d’arbre à quoi l'on a affaire simplement en regardant sa forme générale, à condition, bien sûr, que cet arbre n’aie pas été taillé par l’homme mais ait eu la possibilité de croître librement.

En période hivernale, beaucoup d’arbres de nos contrées perdent leurs feuilles, et cela nous permet de discerner leur architecture, les formes que prennent leurs branches et qui leur confèrent leur silhouette particulière.

Pour chaque espèce d’arbre, et même pour chaque individu, c’est un peu comme une personnalité qui se dévoile alors. Observons par exemple ici la silhouette de deux jeunes châtaigniers, photographiés dans une forêt de l’ouest parisien :

Châtaignier
L’allure est vigoureuse, le tronc est élancé et les branches du sommet dessinent une cime régulière, avec des branches et branchettes harmonieusement réparties dans l’espace. On remarque que, plus bas en descendant le long du tronc, les branches intermédiaires se dessèchent et meurent, faute d’un éclairement suffisant. Ces châtaigner présentent une grande simplicité de port : remarquez comment les branches croissent régulièrement et se dirigent directement vers la lumière, sans beaucoup d’hésitation ; il en résulte une certaine élégance.

Si nous observons maintenant des peupliers – à conditions bien sûr qu’ils n’aient pas été taillés récemment, car dans ce cas leur silhouette est complètement artificielle – nous constatons que la tendance est à la ligne droite. Rien ou presque ne vient entraver la croissance vers le ciel : dès qu’elles naissent du tronc, les branches s’incurvent vers le haut et poussent quasiment à la verticale. C’est ce type de croissance qui donne aux peupliers d’Italie leur silhouette si caractéristique et assez unique parmi les arbres de nos forêts.

Peuplier d'Italie
Si l’on s’amusait à attribuer une personnalité aux arbres en fonction de leur aspect hivernal, je dirais pour ma part que le peuplier représente une certaine simplicité, une droiture qui, à la limite, confinerait à la rigidité.
Ce port n’a rien à voir avec l’allure générale du chêne, photographié ici dans la même forêt :

Chêne sessile
Celui-ci dessine l’image d’une personnalité bien plus complexe. Voyez comme ses branches – les plus fines tout autant que les branches maîtresses – ne se tendent pas directement vers la lumière mais se tordent, partent à droite, hésitent puis repartent à gauche, semblant exécuter un certain nombre de contorsions dans l’espace. Le chêne, à l’allure si ferme et imposante lorsqu’il se pare de son feuillage, nous paraît beaucoup plus torturé lorsqu’il en est dépouillé...
Est-ce vraiment de l’hésitation ? Le chêne serait-il un grand timide, sous ses apparences conquérantes ? Ou bien les méandres dessinés par ses branches seraient-elles l’indice d’une personnalité astucieuse, voire calculatrice et contestataire ? Le chêne si vénéré des Français aurait-il quelque ressemblance avec l’âme de nos compatriotes ? A chacun de se faire son opinion ; mais, pour moi, le chêne est une illustration très réaliste de ce que nous sommes parfois...

vendredi 12 décembre 2008

Les rosiers ou églantiers

Les rosiers ou églantiers (genre Rosa, famille des Rosacées) sont les plantes sauvages qui ont donné naissance aux roses, lesquelles ont été sélectionnées pendant des siècles à partir de souche d'origine orientale, pour obtenir les centaines de variétés que l'on connait actuellement.

La rose, appréciée de tout temps pour sa beauté et sa forme si caractéristique, est probablement la fleur pour laquelle les horticulteurs ont le plus travaillé pour créer des milliers de variétés différentes. La fleur est douce et colorée, ses pétales duveteux ou lisses rappellent la texture de la peau. Ses couleurs se déclinent en blanc, en jaune, en rose ou dans une gamme de rouges éclatants, mais aussi en bleu et en noir. Ses parfums épicés, enivrants ou légers en ont fait la fleur la plus célèbre, celle que l'on peut offrir en toute occasion. Protégée par des épines, elle symbolise la beauté, le secret, l'amour, la vie, le sang, la mort et la renaissance.

Dans la mythologie grecque, on dédiait la rose à Aphrodite ; chez les Romains, on la dédiait à Vénus, toutes deux déesses de la beauté.

Dans la symbolique chrétienne, la rose blanche est liée à la Vierge Marie, qui est « Rose du ciel », et c’était un symbole médiéval de virginité. On a dit que la rose rouge a poussé à partir du sang du Christ et ce serait donc le symbole du martyre, de la charité et de la résurrection.

Dans l'Islam, la rose représente la beauté masculine et le sang de Mohamed, aussi bien que ses deux fils. La rose de Bagdad représente la loi, le chemin et la connaissance, ensemble symbolisant la vérité et Allah.

Les boutons de rose représentent l'enfance innocente.
Selon leur couleur, les roses peuvent avoir diverses significations : la rose rouge est sûrement la plus connue, symbole d'une passion torride, charnelle et d'un amour ardent sans limite. La rose jaune représente le mensonge, la trahison, pour se faire pardonner une infidélité. La rose blanche, quant à elle, symbolise la pureté, la virginité, l'innocence. Elle peut également être le symbole d'un amour pur, platonique, l'amour courtois, le silence et l'intérêt. Mais saviez-vous que la rose bleue symbolise le mystère, l'attente, la patience et l'impossible, que la rose rouge et blanche indique l'union des contraires et que la rose dorée représente la perfection ? Et pour finir, la rose noire qui symbolise la passion fatale et plus généralement... la mort !

La rose est le symbole national de la Grande-Bretagne ; en héraldique, la rose est la "brisure" c'est à dire le signe conventionnel utilisé pour le blason du septième fils.

Dans le cadre de notre promenade, nous n'examinerons que des rosiers sauvages.

Savez-vous que les rosiers peuvent vivre extrêmement longtemps ? On cite des rosiers qui auraient atteint l'âge vénérable de 1000 ans !

Certains rosiers gardent leurs feuilles pendant l'hiver.

C'est le cas du rosier à feuilles persistantes, Rosa sempervirens L. (la photo ci-dessus a été prise en janvier). Il pousse dans les haies en terrain sec dans la moitié sud de la France. Il fleurit en mai-juin.

La plupart des autres espèces perdent leurs feuilles en hiver.


Le rosier des champs, Rosa arvensis L., a de longues tiges rampantes ou accrochées à la végétation. Ses feuilles sont glabres, avec 5 à 7 folioles. Belles fleurs aux pétales très blancs, aux sépales courts qui tombent à la fructification. Les styles* sont soudés en une colonne au centre de la fleur. On le trouve communément dans les bois ou les clairières. Floraison en juin-juillet.

Le rosier à feuille de pimprenelle, Rosa pimpinellifolia L., présente sur les tiges des aiguillons grêles et droits. La fleur est de couleur blanc-jaunâtre ou rose et s'épanouit en mai-juin.

Le fruit, très caractéristique, est rond, lisse, de couleur vive (rouge ou violacé) et surmonté des sépales qui demeurent dressés au sommet. Cette espèce se trouve dans les lieux secs et ensoleillés.