mardi 4 novembre 2008

Les saules

Le Saule évoque pour moi un être doux, sensible. Savez-vous que le saule pleureur est un des seuls arbres à exprimer ses sentiments en public ? D’ordinaire, les arbres sont assez discrets, on ne les voit pas souvent s’adonner à de grandes démonstrations.
Encore que, toute réflexion faite, cela reste à discuter...
Le saule, lui, n’a pas cette pudeur : on peut le surprendre parfois dans une attitude de supplication ou dans une tristesse recueillie, pensif, penché au bord d’un étang.

On rapporte qu'autrefois, une croix faite avec deux rameaux de Saule, que l'on jetait dans l'eau d'une source sacrée, permettait de connaître l'imminence ou non de sa mort. Si la croix flottait, c'était l'annonce d'une mort certaine dans les mois suivants. Celle-ci était cependant éloignée si la croix coulait; plus éloignée encore si elle atteignait rapidement le fond de l'eau. Le phénomène apparaît toutefois contradictoire quant à la mort associée à la flottaison plutôt qu'à la disparition de la croix. (Légende citée par Pierre-Emile Rocray, ingénieur forestier de Montréal)

Le Saule est un arbre qui a inspiré de nombreux peuples du monde ; c'est l’arbre de la Lune, de la Femme, et de l’Eau.

Pour les Grecs anciens, c'était l’arbre auquel était suspendu le berceau de Zeus sous la surveillance de sa nourrice Itéa (Itéa signifie "le Saule"). Il est également associé à Hécate la sorcière, Circé la magicienne, Héra et Perséphone, toutes représentantes de la mort de la triple déesse Lune.

En Lituanie, Blinda, déesse de la fécondité, fut métamorphosée en Saule.

En Extrême Orient, le saule est le symbole de l’immortalité, puisqu’un rameau de Saule planté en terre renaît à la vie. La cité des Saules, le Mou-yang-tchen, en Chine, est le lieu même de l’immortalité.

A Lhassa, au Tibet, le sanctuaire principal est au milieu d’une plantation de Saules. Cet arbre est l’Arbre de Vie ou l’Arbre central. On sait que Lao Tseu méditait à l’ombre de son feuillage où il fonda le Taoïsme et y rencontra Confucius, au Ve siècle av. J.C.

Pour les Juifs, le Saule est l’arbre de Yahvé ; pendant la fête des Tabernacles ou fête des Tentes (Soukkot), la tradition demandait de vivre sous des tentes faites avec des feuillages de quatre arbres, dont le Saule, les autres étant l'Olivier, le Myrte, le Palmier et des arbres touffus.

En anglais deux mots désignent le Saule : Willow ou Withe, alors que l’osier se dit Wicker. La même racine se retrouve dans le mot Witch, la sorcière. C’est avec un brin d’osier que les sorcières nouaient les ramilles de Bouleau de leur balai au manche de Frêne.

Botaniquement, les saules sont des arbres et arbustes de formes très variées, qui appartiennent à la famille des Salicacées.


Le saule blanc


Salix alba L. Arbre qui peut atteindre 15 à 20 m, poussant plutôt en sols humides, aux feuilles lancéolées dentelées.

Les fleurs mâles sont regroupées en chatons dressés qui apparaissent un peu avant les feuilles, très décoratifs avec les filets blancs des étamines capuchonnées de jaune.



Les fleurs femelles donnent des graines entourées de filaments cotonneux qui s'envolent au vent.

Le saule Marsault

Salix caprea L. Ce saule a des feuilles plus arrondies et blanchâtres en dessous. Il fleurit en mars-avril. On le trouve dans les bois humides.

Le saule pleureur

Salix babylonica L. Arbre au port pleureur qui atteint 8 à 10 m de hauteur. Introduit d'Asie il y a plus de 300 ans, on le trouve dans beaucoup de jardins au sol léger frais et humide. Rameaux pendants très longs, feuilles lancéolées très pointues.




Son tronc, dont l'écorce grise est profondément fissurée, peut prendre des dimensions importantes.

Les peupliers

Les peupliers sont des arbres de la famille des Salicacées.



Le peuplier noir, Populus nigra L., est un bel arbre de 20 à 30 m à port fastigié* souvent planté sur les bords des routes et des chemins (variété pyramidalis).



Le peuplier noir a des feuilles bien vertes, ovales et pointues finement dentelées, glabres sur les deux faces.

Le peuplier de Virginie, Populus deltoidea Marsh., est un arbre imposant, aux feuilles grandes avec un pétiole long et aplati.

Le peuplier, cantonné à l'hémisphère nord, tire son nom du mot latin Populus terme qui signifie Peuple. Selon la légende, ce nom vient du fait que le peuple prenait autrefois des décisions importantes à l'ombre de cet arbre.

vendredi 31 octobre 2008

Morelle Noire et autres Solanum

La morelle noire




Solanum nigrum, de la famille des Solanacées. C'est une plante à la fleur caractéristique des Solanum, à la corolle blanche, avec les étamines jaunes réunies au centre. Le fruit est une petite baie noire, toxique.


Solanum aviculare : c'est un arbuste originaire d'Australie et Nouvelle Zélande, qui s'est adapté au climat doux de la bordure atlantique. Il porte des feuilles vert foncé à lobes pointus bien reconnaissables...

... et de très belles fleurs violettes.

Le savonnier


Le savonnier, Koelreuteria paniculata Laxm., appartient à la famille des Sapindacées. C'est un petit arbre originaire d'Asie du Sud-Est, planté dans nos villes comme arbre décoratif.

A la floraison, il forme de belles panicules de fleurs jaunes à 4 pétales qui pendent sous les branches.

Ses fruits sont des capsules prenant la forme de petits lampions qui persistent sur l'arbre pendant l'hiver.

samedi 25 octobre 2008

Les saxifrages

Les Saxifrages, de la famille des Saxifragacées, sont de merveilleuses petites fleurs dont plusieurs espèces poussent en montagne.

Le saxifrage sillonné


Saxifraga exarata Villars. Plante un peu velue, aux fleurs d'un blanc jaunâtre, formant des groupes dans les creux des rochers et des éboulis, entre 1800 et 3400 m d'altitude.



Les feuilles ont la forme de mains à 3 ou 5 doigts un peu écartés.






Les fleurs sont groupées en corymbes* lâches. Elles fleurissent de juin à août.

Le saxifrage arctique


Saxifraga nivalis. Plante basse, avec une rosette de feuilles épaisses, grossièrement dentées, velues. Fleurs blanchâtres en capitules. Pousse dans les éboulis en montagne.

Les saxifrages (2)

Voici deux autres espèces de saxifrages montagnards.

Le saxifrage Aizoon


Saxifraga Aizoon Jacq. est une plante à l'inflorescence fine portant de jolies fleurs blanches, qui pousse dans les rochers et les éboulis entre 600m et 2700 m d'altitude.

Les feuilles vert pâle, garnies de denticulations blanchâtres et disposées en rosette* serrée, sont assez caractéristiques.

Les fleurs ont des pétales blancs finement ponctués de rouge. La floraison s'étend de juin à août.

Le saxifrage jaune des montagnes


Saxifraga aizoides L. Ce saxifrage, ressemblant à un orpin, forme de beaux tapis dont le jaune vif des fleurs ressort sur le vert brillant des feuilles. On le trouve dans les endroits humides, les sources, les prés marécageux entre 800 et 3000 mètres.



La fleur, avec ses pétales et ses pétales bien étalés, forme une petite étoile. Elle fleurit de juillet à août.

vendredi 24 octobre 2008

Pédiculaires et cocristes

Dans la famille des Scrofulariacées, nous trouvons des plantes semi-parasites avec des fleurs en forme de casque et un calice d'aspect membraneux.

Le petit cocriste



Rhinanthus minor, aux feuilles dentées, vert brillant, presque glabres*. Ses fleurs sont jaunes à deux lèvres, le calice est renflé. On le trouve dans les prés, les champs cultivés. Il fleurit de mai à septembre.

Les pédiculaires ressemblent à la plante précédente.




La pédiculaire verticillée Pedicularis verticillata L. a des feuilles pennatiséquées* et verticillées* par 4. On la trouve dans les prairies de montagne, entre 1500 et 3000 m.


Ses fleurs d'un beau rose pourpré sont groupées en épi court. Elles fleurissent de juin à septembre.


Les fruits sont des capsules pointues qui dépassent du calice.



Une autre pédiculaire a des fleurs rigolotes, qui font penser à des têtes de canards pourpres ! Pedicularis gyroflexa n'a pas de nom français. Elle pousse aussi dans les pelouses d'altitude, entre 1600 et 2800 m. Elle fleurit de juillet à août.