mercredi 25 février 2009
Les résédas
Réséda des teinturiers
Reseda Luteola (Tourn.)L. Plante assez développée, jusqu'à 2m, aux feuilles entières, linéaires-lancéolées, que l'on trouve au bord des chemins et dans les terrains vagues, de préférence en terrain calcaire.
Les fleurs aux pétales jaunâtres sont groupées en épis très longs et étroits. La floraison s'étale de mai à octobre.
Le fruit forme une capsule en forme d'outre contenant plusieurs graines.
Réséda jaune
Reseda lutea L. Les fleurs sont groupées en grappes coniques beaucoup plus courts et serrés. Les feuilles sont profondément divisées en segments oblongs, un peu frisés sur les bords. Pousse sur les grèves et rocailles, au bord des chemins, de préférence sur terrain calcaire. Fleurit de juin à septembre.
jeudi 19 février 2009
Réflexions sur l'hiver
La plupart des arbres de nos régions, ceux à feuilles caduques, ont laissé tomber leurs feuilles. Si nous ne savions pas ce qui se passe en réalité, nous pourrions penser qu'ils sont morts, que c'est la fin pour eux.
Dehors, les écureuils courent ici et là pour ramasser activement des noisettes afin de les enfouir dans la terre ou dans le creux des arbres, pour survivre pendant l’hiver. De la même façon, il n'y a pas si longtemps, nos ancêtres devaient se demander : « Avons-nous assez de ressources pour passer l’hiver en toute sécurité ? Avons-nous récolté et stocké assez de provisions pour traverser tout l’hiver ? » Ceux qui avaient des surplus étaient invités à les offrir à leurs proches et aux plus nécessiteux. En hiver, au moment de Noël, nous avons gardé l’habitude d’offrir des cadeaux à nos proches, à nos amis, éventuellement à nos relations professionnelles.
Ainsi l’hiver nous permet de nous poser des questions – et éventuellement de trouver des réponses – au sujet de qui nous sommes, de pourquoi nous sommes ici sur cette terre, et quels cadeaux nous apportons. Nous trouvons le moyen d’apporter nos cadeaux à la communauté à laquelle nous appartenons, de sorte que ceux qui nous sont proches puissent être soutenus dans le froid de l'hiver. L'hiver est un moment de conservation et de réapprovisionnement, un moment où l’on peut ramasser son énergie. Les arbres ont transféré à leurs réserves profondes l’énergie contenue dans leurs feuilles jusqu'à leur tronc et leurs racines. En hiver, la vie est intérieure et souterraine.
Ne vous est-il jamais arrivé de faire échouer un projet en en parlant trop tôt, ou en commençant par agir avant d’être vraiment clair sur ce que vous vouliez faire exactement ? L'hiver est vraiment le bon moment pour se permettre de rêver sans entrer dans l’action immédiate. C’est le moment pour laisser vaguer son imagination, pour prendre simplement plaisir à imaginer ce qui pourrait arriver, sans s’obliger à considérer les contraintes ou à obtenir des résultats immédiats et chiffrés !
N’êtes-vous jamais sorti un matin après une lourde chute de neige, et éprouvé cette tranquillité de l'hiver, où tous les bruits sont amortis ? L'hiver est profondément une période d’écoute – écoute de nous-mêmes, écoute de l’autre, écoute du silence. C'est une période où nous pouvons nous donner la permission de ne pas savoir, de laisser courir des possibilités ouvertes et non résolues. En hiver, nous sommes naturellement appelés à l’être plutôt qu’à l’avoir. Il est plus facile de voir l'essence des choses pendant l’hiver. Les arbres ne sont plus protégés par leurs feuilles, et donc nous pouvons voir leur structure fondamentale (ici, c'est un chêne qui se révèle).
De la même manière, l’hiver peut être un moment où nous pouvons voir plus clairement notre vraie nature au fond de nous-même.
Les plantes se reposent en hiver, rassemblant leurs forces de façon à pouvoir redémarrer au printemps. Savez-vous que beaucoup de graines de nos climats demandent du froid pour pouvoir germer ? C’est ce qu’on appelle le phénomène de vernalisation : c’est pourquoi, si vous récoltez vous-mêmes les semences de certaines fleurs dans votre jardin, il est recommandé de les conserver au frigo pendant l’hiver. Eh bien, pour nous-mêmes, c’est un peu la même chose : si nous nous permettons vraiment de reconstituer nos réserves en hiver, nous aurons bien plus de forces pour redémarrer au printemps. Imaginez quelle force il faut à la graine pour faire éclater son enveloppe et pousser dans la terre pour atteindre la lumière du soleil ! Le germe peut buter contre une pierre en poussant vers le haut, mais cela ne l'arrête pas : il trouve simplement le moyen de la contourner. Certaines plantes ont même la force de soulever le goudron de nos routes...
(Ci-dessus, c'est une Euphorbe qui écarte le béton dans une rue)
Alors, comment tout cela s’accorde-t-il avec notre culture, la société dans laquelle nous vivons ? En vérité, pas très bien ! La période d’hiver est l’une des plus actives de l’année, nous n’arrêtons pas de courir entre l’activité professionnelle qui bat son plein, les fêtes de fin d’année, les courses pour les cadeaux, les engagements de toutes sortes à respecter. Dans notre culture, il nous faut être à plein régime 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, cela pendant presque toute l’année (parfois même pendant les vacances, remplies d’activités diverses et variées). Nous sommes constamment invités à faire plus. Le message dominant, c’est que nous devrions être toujours en croissance : devenir plus fort, gagner plus d'argent, avoir plus d'amis, acheter une plus grande maison, acquérir plus de biens, obtenir un meilleur travail...
Notre culture est totalement tournée vers le printemps et l’été - j'en parlerai au moment voulu - et elle ignore l’automne et l’hiver. Puisqu’elle n’est pas raccordée aux cycles de la nature, nous finissons souvent par travailler contre le mouvement normal des saisons. Pendant cette période d’hiver, nous pouvons nous sentir tristes, vides, ou déprimés. Ces sentiments sont pour une part provoqué par notre contexte difficile, notamment cette année avec la crise. Mais nous pouvons dire aussi que, dans une certaine mesure, c’est un processus normal. La douleur et la perte peuvent être de grands enseignants si nous savons seulement ouvrir nos cœurs. C’est un appel à regarder notre vie, à nous poser des questions difficiles : Est-ce que je vis vraiment la vie que je voudrais vivre ? Ou bien est-ce que je me conforme à un modèle de vie édicté par quelqu'un d'autre ? Mes parents, mes proches, les gens de mon milieu social ?
En hiver, nous ne saurons pas forcément répondre à ces questions, mais nous pouvons les poser.
dimanche 15 février 2009
L'aigremoine
Aigremoine eupatoire
Agrimonia eupatoria L. Le nom de cette plante vient de hepar, foie. En effet l'aigremoine est employée à des fins thérapeutiques. Les principes actifs qu'elle contient ont un effet astringent, anti-inflammatoire et constipant. Les plantes encore fleuries étaient récoltées et séchées, puis utilisées en infusions pour réguler l'activité du foie, la vésicule biliaire, l'estomac et l'intestin. Elle était aussi utilisée en gargarismes pour traiter les inflammations buccales et sous forme d'enveloppements pour des blessures superficielles de la peau ou des éruptions cutanées persistantes.
C'est une plante vivace, dressée, qu'on trouve sur les pentes buissonneuses, dans les clairières et en bordure des champs.
Les feuilles pennées* comportent 5 à 9 folioles très dentées, avec souvent de petites folioles intermédiaires.Les fleurs, à 5 pétales jaune vif, sont groupées en épi allongé très caractéristique. Floraison de juin à septembre.
Les alchémilles
Fleurs minuscules groupées en corymbes*, floraison étalée de mai à août.
Alchimilla flabellata Buser. Cette espèce, qui ressemble à la précédente, a des inflorescences velues et les dents du sommet des folioles sont tronquées. On la trouve en montagne entre 1500 et 2600 m, elle fleurit de mai à juillet.Alchémille des Alpes
Alchimilla alpina L. Comme son nom l'indique, cette alchémille se rencontre sur les pelouses et rocailles de montagne, notamment dans les Alpes entre 1200 et 2600 m. Ses feuilles palmées ont des lobes nettement séparés et entourés d'un liseré de poils gris-argent.Cette alchémille, qui pousse aussi en montagne (1200-2600 m), ressemble beaucoup à la précédente mais s'en distingue par les inflorescences en panicules plus lâches, et les divisions de la feuille moins profondes : les folioles sont en partie soudées par leur base.
L'aubépine
L'aubépine monogyne
Crataegus monogyna Jacq. Arbuste aux feuilles profondément divisées, qui produit des fleurs regroupées en fausses ombelles denses, aux pétales d'un blanc éclatant, fleurissant au mois de mai.
Les fruits, d'un beau rouge vif à mâturité en septembre-octobre, contiennent chacun un seul noyau d'où le nom latin monogyna.
L'aubépine a des propriétés médicinale connues depuis l'Antiquité, citée par exemple par Dioscorides, célèbre médecin, pharmacologue et botaniste grec. On utilise ses fleurs et ses fruits en pharmacopée, après dessication à 40 - 50°c, en infusion ou en préparation officinale pour les affections cardiaques d'origine nerveuse, pour l'insomnie, l'hypertension artérielle et les malaises de la ménopause.
Par ailleurs, l'aubépine a toujours été associée à une symbolique forte : on accordait à cet arbuste des pouvoirs permettant de détourner la foudre, de conserver la viande, d'empêcher de faire tourner le lait et d'éloigner les crapauds et les serpents ; d'où des plantations fréquentes d'Aubépines à proximité des granges et des étables. On l'identifiait aussi comme protectrice contre les sorcières et autres suppôts de Satan.
Depuis la christianisation de l'Europe, l'Aubépine a été associée à l'image de la Vierge Marie (par le blanc des pétales) et du sang du Christ (par le rouge des fruits). Ses fleurs blanches symbolisent la délicatesse, la pureté et la beauté. C'est la fleur du mois de mai et du renouveau. « A travers la plante immaculée se manifestent la Femme triomphatrice du Serpent et la Déméter païenne, maîtresse des germinations et des renaissances. » (Pierre Lieutaghi).
Selon certains auteurs, la symbolique de chasteté exagérée masquerait une connotation plus ancienne de sexualité débridée.
Notons que la Révolution française fit de l'Aubépine l'Arbre de la Liberté et on en planta 60 000 en trois ans. Il était interdit de les abattre sous peine de sanctions extêmement sévère qui pouvaient aller jusqu'à l'exécution immédiate.
samedi 14 février 2009
La Reine des prés
Filipendula ulmaria (L.) Maxim. La Reine des prés forme des taches blanche dans les prés humides entre juillet et août.
Elle présente des feuilles composées, comportant 2 à 9 paires de folioles* plus une foliole terminale.
Les fleurs, petites et de couleur blanc crème, sont regroupées en panicules denses et odorantes.
Vues de près, elles ont bien la structure classique des fleurs de rosacées, avec 5 à 6 pétales : on dirait des fleurs de cerisier en tout petit.
Les fraisiers
Fragaria moschata Duchesne. Cette espèce de fraisier a des inflorescences qui dépassent longuement les feuilles ; elle pousse dans les bois clairs, de préférence sur des terrains siliceux.
Fragaria viridis Duchesne a des inflorescences qui dépassent peu les feuilles.
Elle donne des fleurs blanches ou jaunes à 5 ou parfois 6 pétales, qui apparaissent en mai-juin.
Le fruit, rouge, au goût désagréable, ne se détache pas aisément du réceptacle est reste entouré par les sépales.
les néfliers
Néflier du Japon
Eriobotrya japonica Lindl. C'est un arbre de taille moyenne aux grandes feuilles à l'aspect vernissé.
Les fleurs, à cinq pétales blanchâtres, apparaissent en grappes denses et un peu laineuses. Le néflier du Japon a la particularité de fleurir en hiver (ci-dessus, photo prise fin décembre) pour donner au printemps des fruits ovales comestibles, ressemblant à de petites poires oranges, au jus sucré et très parfumé.
Originaire de l'Asie, cet arbre est couramment cultivé dans le sud de la France, mais on le retrouve aussi dans les jardins jusque dans la région parisienne.
lundi 2 février 2009
Les benoîtes
La Benoîte commune
La Benoîte ou Herbe de Saint-Benoît tire probablement son nom des propriétés de sa racine, astringente et tonique. Pour moi, son allure modeste correspond bien à son nom, car elle ne se fait pas beaucoup remarquer !
Geum urbanum L. Cette plante discrète, de la famille des Rosacées, pousse en bordure des bois et des haies ou le long des chemins ombragés.
Elle fleurit de mai à septembre-octobre, donnant de jolies petites fleurs jaune vif à 5 pétales.
Les graines sont regroupées en tête très caractéristique : leur style* brun-rougeâtre présentent un petit crochet, qui tombe à maturité. Elles sont transportées par les animaux à la toison desquels elles s'accrochent.
La Benoîte des montagnes
Geum montanum L. Elle pousse en montagne, entre 1400 et 2800 m. Elle se distingue de la précédente par des fleurs plus grandes, des feuilles avec une foliole terminale plus développée, et le style des graines est plumeux : les graines sont dispersées par le vent plutôt que par les animaux.